Ex nihilo, nihil... le retour !

Publié le par Saint Luc

 

Retour donc sur mes jeunes années de lecteur pas encore compulsif, quoique la maladie commençait déjà à me ronger comme vous allez pouvoir le constater. L'âge aidant, les symptomes s'amplifient et gagnent du terrain, avec des manifestation qui ne sont pas toujours de très bon goût... 

 


2  Le lecteur pré-adolescent :  

 

A cette période là, mes souvenirs se font un peu plus précis : je me souviens que c'est à ce moment là que j'ai fait la rencontre d'Alexandre Dumas. Une vraie révélation. Je me suis dit confusément (ben oui, avoir les idées claires n'est pas vraiment une caractéristique évidente de cet age là !) que les livres devaient ou devraient ressembler à ça.

Dans la foulée de cette découverte lumineuse je me suis frappé l'intégrale Des Trois Mousquetaires, et je me souviens même que j'avais laissé tombée la version pour enfant, pour une version intégrale mais qui ne risquait pas trop de me faire peur vu qu'elle était découpée en trois livres en format poche.

 

poignets-mousquetaires.jpg

 

Grosso modo cela ressemblait beaucoup au profils d'oeuvres littéraires par la taille, l'épaisseur et même la couverture : jaune pour un tiers à ce qu'il me semble avec le titre et le nom de l'auteur et un dessin détouré et finalement assez discret en dessous. L'institutrice me l'avait dégoté dans la bibliothèque, et elle ne devait pas avoir beaucoup servi puisqu'il avait fallu la chercher un bon moment.


Je me souviens aussi que l'on avait étudié L'Iliade, un souvenir marquant, avec ses premières phrases qui ont résonné en moi un peu comme ces ouverture symphoniques, avec un côté un poil grandiloquant, des flonflons et un souffle épique à tomber à la renverse.

 

DSCN0398.JPG

 

 

 

 

 

Ces premières phrases m'ont tellement interloqué que je m'en souviens aujourd'hui encore. Sans doute que mon goût pour les incipit vient de là en fait.

Bien sûr, je ne l'ai pas lu en entier à l'époque, juste des extraits. Trop long, trop difficile pour moi. Ce n'est que bien plus tard que je m'y suis attaqué.

 

Toujours est-il que j'ai suivi à la lettre l'idée rencontrée bien des années plus tard et exposée par Daniel Pennac dans Comme un Roman. Il disait en substance qu'on ne devrait jamais perdre de vue le lecteur qu'on a été, pour à la fois savoir d'où l'on vient, et à la fois pour garder toujours un peu de bienveillance à l'égard des autres lecteurs et de leurs lectures que l'on pourrait juger douteuses. Et qu'un excellent moyen pour cela consiste à se garder une étagère dans notre bibliothèque pour y mettre tous ces livres rencontrés pendant ces premières années de lecture. Pour y jeter de temps à autre un oeil attendri et conserver un peu d'humilité aussi.

 

S'y trouve donc, en vrac, pèle-mèle, et dans le plus grand désordre, vu que je suis bien incapable de retrouver l'ordre de mes lectures d'alors, et que je ne les ai d'ailleurs pas tous, à l'occasion si je les croise je les achète pour les ajouter bien sûr, mais un bon nombre se sont égarés au fur et à mesure des mes différents déménagements, outre les deux titres précédents :

 

Le Prince d'Omeyya d'Anthony Fon Eisen, Le Chat noir d'Edgar Allan Poe, La Barbe bleue de Charles Perrault, Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier, Neuf contes et nouvelles de Guy de Maupassant, Le Navire Argo de Richard Jorif, Lancelot ou le chevalier de la charette de Chrétien de Troyes, La lumière des collines de Christian Signol, Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, Niourk de Stefan Wul, L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson, La petite sirène de Hans-Christian Andersen, Boule de suif de Guy de Maupassant, L'Aiguille creuse de Maurice Leblanc, Le vieil homme et la mer de Ernest Hemingway, Le grand Meaulnes de Alain Fournier, Les lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet, Le Roi des Aulnes de Michel Tournier, Bilbo le hobbit de John Ronald Reuel Tolkien, Tantzor de Paul-Loup Sulitzer, Le chien des Baskerville de Arthur Conan Doyle, Pour qui sonne le glas de Ernest Hemingway, Les enquêtes du juge Ti de Robert Van Gulik, L'île au trésor de Robert Louis Stevenson, La femme de David de Henri Troyat, Les Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, L'Odyssée de Homère, Les aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon de Alphonse Daudet, Le Fléau de Stephen King, La nuit des temps de René Barjavel, La Venus d'Ile de Prosper Mérimée, Des souris et des hommes de John Steinbeck, La mystérieuse affaire de styles de Agatha Christie.

 

 


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> C'est gentil à toi, mais je vais en profiter pour le relire !<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Je te comprends, il est tout simplement excellent... Et puis yapadkoi !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Une étagère souvenir, en voilà une belle idée ! (Quoi que... ce doit être une assez longue étagère !) Me souviens pas l'avoir lue chez Pennac, pourtant l'idée est vraiment plaisante.<br /> Il me semble que je n'ai prêté attention au titre et à l'auteur des livres qu'assez tard dans ma scolarité, ce qui m'a permis des redécouvertes surprises - c'est pas mal non plus.<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> J'ai trouvé aussi, du coup je me suis mis en devoir de le faire.<br /> <br /> <br /> Par contre, elle n'est pas si longue ou si grande que ça, depuis j'avais quand même égaré un nombre conséquent de livres de ma jeunesse. C'est pour ça que je disais que lorsque j'en croisais, je<br /> ne pouvais m'empêcher de les acheter. Mais comme je me limite aussi à l'édition que j'avais tenu entre mes mains d'enfant, ça n'arrive heureusement pas à chaque fois que j'entre dans une<br /> librairie, ou je me ruinerai très vite !<br /> <br /> <br /> Ce que tu dis est très vrai sur les redécouvertes de titres, c'est souvent comme ça que je retombe dessus d'ailleurs : la couverture me dit quelque chose, alors j'ouvre et je lis, et là,<br /> surprise, c'est quelque chose de lu enfant, les larmes me montent aux yeux et le portefeuille aux mains.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la référence, je peux la retrouver si tu veux, tu n'auras qu'à me dire si tu y tiens.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Alexandre Dumas ! Ca reste un de mes auteurs préférés, même si je ne relis souvent que la trilogie des trois mousquetaires. Mais je les ai tous. Et je prends un malin plaisir à essayer de trouver<br /> des éditions sinon originales, du moins anciennes. J'ai du mal à plonger dans ses livres, mais une fois que je suis accrochée, je ne m'en sors plus. Plus rien ne peut me déloger de ma lecture.<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Tadam !!!<br /> <br /> <br /> Il semble donc que tu aies bon goût très chère !!! Je la relis aussi d'ailleurs, mais peut être pas de là à dire régulièrement, et je regrette que ce ne soit pas plus souvent abordé au collège,<br /> mes souvenirs en sont si émus que je me dis qu'il y en a forcément dans le lot qui tomberaient aussi amoureux de Dumas...<br /> <br /> <br /> Et c'est vrai qu'il était redoutable pour ce qui est de capter l'attention du lecteur et de mener un bon suspens, de tenir en haleine juste ce qu'il faut pour que l'on ne puisse pas, que l'on ne<br /> veuille pas décrocher. J'ai tellement aimé ça que j'en ai même fait un sujet de mini mémoire de licence, au grand étonnement de mon professeur de l'époque, qui s'attendait sûrement pas à ce genre<br /> de choses, un livr sérieux, sans doute, mais du Dumas, en licence...<br /> <br /> <br /> <br />